L’amende infligée à Google relance les tensions commerciales transatlantiques

□ Les conséquences de la bravade de Bruxelles face à Trump □ Washington taxe tous les petits colis □ L'accord UE-Mercosur sur la bonne voie □ Pékin s'en prend au cochon □ L'acier européen réclame plus de protections □ Incertitude sur la légalité des tarifs trumpiens □ L'emploi américain sur une mauvaise pente

BLOCS
9 min ⋅ 10/09/2025

BLOCS#73 Bonjour, nous sommes le mercredi 10 septembre et voici le soixante-treizième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous sur LinkedIn.

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Super-bloc

Bien que décidée dans la confusion et après hésitation, l’amende de presque 3 milliards d’euros infligée par la Commission européenne à Google montre que Bruxelles est somme toute parfois capable de braver les menaces de Donald Trump. Cependant, l’UE va-t-elle désormais subir les foudres de la Maison Blanche ? L’accord douanier transatlantique est-il voué à voler en éclats ? Analyse.

Ursula von der Leyen à Rome le 10 juillet dernier © Instagram

DÉCISION FORTE □ « L’Union européenne doit IMMÉDIATEMENT arrêter ces pratiques contre les entreprises américaines » a écrit vendredi soir Donald Trump sur son réseau Truth Social.

Sinon, le président américain sera « contraint » de déclencher un mécanisme de droits de douane punitifs compris dans la section 301 de la loi sur le commerce extérieur des États-Unis de 1974.

La cause de son courroux ? L’amende de presque 3 milliards d’euros infligée plus tôt dans la journée de vendredi par la Commission européenne à Google, pour sanctionner un abus de position dominante dans le secteur de la publicité en ligne.

Une décision forte, annoncée contre toute attente par la Commission européenne, qui semblait bien partie pour la remettre aux calendes grecques, sous la pression américaine, comme l’a révélé le média MLex.

Donald Trump avait par ailleurs menacé, dès lundi 25 août, de sanctionner sur le plan commercial tous les pays régulant ou taxant les services numériques. De quoi mettre en évidence, s’il en était besoin, la fragilité du « deal » transatlantique adopté à peine un mois plus tôt à Turnberry (Ecosse) (BLOCS#72).

CAPACITÉ DE DÉSOBÉISSANCE □ Bien que décidée dans la confusion et après hésitation, l’amende importante visant Google montre que la Commission est capable de désobéir au locataire de la Maison Blanche — une première depuis le début de son second mandat.

« Cette décision est très positive, apprécie Marie-Pierre Vedrenne, eurodéputée MoDem. Non seulement parce qu’elle montre que nous pouvons nous affirmer vis-à-vis de M. Trump, mais aussi parce qu’elle rehausse notre crédibilité, à la fois sur les plans interne et externe ».

« Sur le plan interne, car nous avons toujours dit que le respect de l’intégrité de nos législations était pour nous une ligne rouge ; sur le plan externe, car on ne peut pas d’un côté expliquer à nos partenaires qu’on crée des instruments non-discriminatoires, qu’on soutient le commerce international, et en même temps qu’on n’est pas capables d’utiliser notre arsenal », développe l’élue, membre de la commission du commerce international du Parlement européen.

TÉTANIE EUROPÉENNE□ Faut-il, pour autant, interpréter cette décision comme l’avènement d’une UE capable de défendre ses intérêts et d’assumer le rapport de force face au héros du clan MAGA ?

Nicolas Köhler-Suzuki, chercheur associé à l’Institut Jacques Delors, a du mal à y croire.

« Cette décision a certes son importance symbolique, mais l’histoire est loin d’être finie, estime-t-il. J’attends maintenant de voir comment l’administration américaine va réagir. C’est très difficile à prévoir, vu les liens étranges qu’elle entretient avec les grandes entreprises de la tech (BLOCS#63). Ces dernières ont certes une influence non négligeable sur la politique américaine, mais sont, pour certaines d’entre elles, dont Google, dans le collimateur du département de la Justice ».

Surtout, pour le chercheur allemand, l’UE, tétanisée par sa dépendance à Washington en matière de défense, en particulier dans le contexte de la guerre en Ukraine, a déjà abandonné l’essentiel de sa capacité de négociation en topant avec Donald Trump fin juillet.

« Cet accord, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi (BLOCS#72), a représenté, à mon sens, une capitulation européenne, analyse-t-il. Au-delà du déséquilibre inédit de cet accord, il faut se rendre compte de l’importance d’une concession comme celle d’accepter de supprimer tous les droits de douane sur les marchandises industrielles américaines. C’est énorme ! ».

INCERTITUDES EN SÉRIE □ La mise en oeuvre de ce « deal » demeure toutefois incertaine, à bien des égards.

Pour commencer, on peut déjà constater que l’administration américaine tarde à concrétiser ses engagements. Donald Trump, n’a, en effet, toujours pas ordonné la baisse des tarifs douaniers américains sur les véhicules européens, alors qu’ils devaient être réduits à 15% à compter du 1er août.

« On peut supposer que cette abstention de l’administration américaine lui permet de garder un levier de négociation, sans doute pour tenter d’obtenir des concessions sur les législations numériques européennes », analyse Nicolas Köhler-Suzuki.

L’hypothèse paraît d’autant plus vraisemblable que la Commission a, de son côté, joué le jeu en présentant, le 28 août, deux propositions de règlements visant à supprimer les tarifs sur les produits industriels américains et baisser ceux sur certains produits agroalimentaires.

Ces propositions doivent à présent être discutées au Conseil de l’UE — qui réunit les 27 États membres — et au Parlement européen.

Ces processus législatifs représentent une seconde incertitude dans la mise en oeuvre de l’accord, en particulier pour ce qui concerne l’assemblée de l’UE.

BOUCLIER PARLEMENTAIRE □ « Nous travaillons actuellement sur notre capacité à amender ces deux texte législatifs, explique ainsi Marie-Pierre Vedrenne. Bien sûr, nous n’allons pas essayer de saboter ce qui a été conclu, mais notre rôle est, à mon sens, de réfléchir au jour d’après, au-delà de Trump et de son imprévisibilité. Et donc, nous devons faire en sorte de mettre en place des clauses qui donnent à la Commission une marge de manoeuvre, et lui permettent de réagir si d’autres menaces se concrétisent ».

« Le Parlement ne devrait pas rejeter ces textes, mais il peut jouer un rôle utile de filet de sécurité, analyse pour sa part Nicolas Köhler-Suzuki. La Commission pourra ainsi assez facilement faire endosser le mauvais rôle au Parlement face à l’administration américaine ».

Reste à savoir comment cette dernière réagira.

LE GRAND FLOU □ Troisième incertitude, et pas des moindres : l’interprétation qui doit être faite du texte de cet accord conclu à la va-vite.

Dans une récente note publiée par le cabinet d’avocats August-Debouzy, l’ancien Représentant Permanent de la France auprès de l’UE, Pierre Sellal, liste ainsi « les engagements politiques additionnels de l’UE délicats à mettre en œuvre et qui, de ce fait, pourraient fragiliser sa position vis-à-vis de l’administration américaine ».

Parmi ces engagements, beaucoup semblent nécessiter des ajustements règlementaires, tout en demeurant très vagues dans leur définition. La porte ouverte à de nouveaux conflits avec Washington.

Pour l’ancien diplomate, désormais senior counsel d’August-Debouzy, c’est toutefois bien le numérique qui représente probablement « le principal facteur de fragilité et d’imprévisibilité pour le cadre des relations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis ».


Blocs-notes


TARIFS EPISTOLAIRES □ Nouveau choc pour la planète commerce. Comme annoncé par Donald Trump cet été, les États-Unis ont mis un terme le 26 août dernier à la règle dite « de minimis » qui permettait aux petits colis d’une valeur inférieure à 800 dollars d’échapper aux droits de douane américains. Tous les colis, d’où qu’ils proviennent et quelle que soit leur valeur, sont désormais taxés aux frontières, selon le taux appliqué à leur pays d’origine.

Les expéditeurs peuvent toutefois faire le choix de s’acquitter d’un montant fixe, compris entre 80 et 200 dollars. Une option proposée pendant six mois afin, selon Washington, de laisser le temps aux services postaux de mettre en place des systèmes efficaces pour recueillir les informations nécessaires sur le contenu des colis.

Reste que la fin abrupte de cette exemption, et le peu de clarté l’accompagnant, ont conduit plus de 80 services de postes à travers le monde à suspendre au moins partiellement (souvent seulement pour les biens) leurs liaisons avec le territoire états-unien.

Aux yeux de l’administration Trump, l’intérêt est néanmoins de combler un trou dans la raquette qui permettait à des livraisons de plus en plus nombreuses d’esquiver indûment les tarifs douaniers. De fait, entre 2015 et 2024, le volume annuel de ces paquets entrant aux États-Unis serait passé de 134 millions à 1,36 milliard, d’après la Maison Blanche ; l’année dernière, la valeur de ces petits colis s’était ainsi élevée à 64,6 milliards de dollars. Une large partie de cette augmentation est due à l’essor du e-commerce, et en particulier au succès des géants chinois Temu et Shein.

Cependant, la fin de l’exemption de minimis n’est pas une nouveauté pour la Chine, qui faisait l’objet de cette mesure depuis mai dernier, dans le contexte de l’escalade tarifaire sino-américaine. Si les petits colis du e-commerce chinois avaient initialement été frappés de droits de douane de 100 %, ce taux a ensuite abaissé, et est aujourd’hui autour de 54 % (plus ou moins selon la méthode d’envoi choisie) à la faveur de la trêve douanière scellée entre les deux blocs.

La plateforme Temu a d’ailleurs récemment recommencé à envoyer des biens directement des usines chinoises vers les États-Unis.

Selon Washington, la fin de l’exemption pour tous les autres partenaires commerciaux doit notamment empêcher les acteurs chinois d’avoir recours à des réexpéditions depuis d’autres pays. La décision de la Maison Blanche est aussi vouée à dissuader les phénomènes de contournement, par lesquels des entreprises exportant aux États-Unis sous-évaluaient volontairement leurs produits, ou les divisaient en plusieurs paquets, afin de rester sous le seuil de 800 dollars.

MERCO(DE PLUS EN PLUS)SUR □ D’ici décembre prochain, l’UE pourrait avoir entériné son fameux accord de libre-échange avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). C’est en tout cas la ferme intention de la Commission européenne, qui a lancé mercredi dernier la ratification de ce projet qui doit créer « la plus grande zone de libre-échange au monde, couvrant un marché de plus de 700 millions de consommateurs ».

Dans les prochains mois, celui-ci fera l’objet de votes à la majorité simple au Parlement européen, et à une « majorité qualifiée » à la table des Vingt-Sept, où l’opposition de quatre Etats réunissant au minimum 35% de la population de l’UE suffirait à le bloquer. L’exécutif de l’UE n’a donc pas ménagé ses efforts pour convaincre largement.

Selon Bruxelles, ce traité qui supprimerait d’ici 2040 les droits de douanes sur un très vaste nombre de produits échangés entre les deux blocs (à terme, 91% des biens exportés par l’UE), augmentera de près de 40% les exportations européennes vers la zone de libre-échange sud-américaine ; il permettrait ainsi de compenser d’environ un tiers la baisse des ventes de biens vers les Etats-Unis causée par les tarifs de Donald Trump.

Ce serait notamment une aubaine pour le secteur automobile, dont les véhicules aujourd’hui taxés par le Mercosur à hauteur de 35% se verraient exemptés de droits de douanes, mais aussi pour les filières des machines, des produits chimiques, ou pharmaceutiques.

Plus encore, la Commission européenne s’est attachée à rassurer les pays les plus inquiets de la réaction des agriculteurs, à commencer par la France (BLOCS#67), ainsi que la Pologne, l’Italie, l’Irlande, les Pays-Bas ou encore l’Autriche.

Un « mécanisme de sauvegarde » a en particulier été établi pour protéger les filières européennes menacées par l’accord (bœuf, volaille, sucre, éthanol) : si les imports augmentent de 10% – ou que les prix chutent de 10% – dans un État membre, l’exécutif de l’UE s’engage à lancer une enquête. Car aux termes du projet d’accord, l’UE et le Mercosur seront en mesure de suspendre les baisses de droits de douanes si des dégâts pour les agriculteurs peuvent être prouvés.

A l’échelle de l’Union, des quotas d’importations ont en outre été fixés comme pour le boeuf (1,5 % de la production européenne) et la volaille (1,3 %), au-dessus desquels les exportations du Mercosur vers l’Europe resteront taxées à plus de 40 %.

Si la Pologne a réitéré ses objections, les réactions parmi les gouvernements jusque-là réticents ont globalement semblé plutôt positives. Le ministre français du commerce Laurent Saint-Martin a ainsi jugé que « cette clause de sauvegarde renforcée [allait] dans le bon sens », souhaitant « s’assurer de l’efficacité du dispositif » avant de se prononcer. La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, pencherait pour sa part désormais pour le « oui ».

La Copa-Cogeca, l'organisation des syndicats agricoles européens, n’en a pas moins répété sa vive opposition au projet, dont la conclusion pourrait relancer les mobilisations paysannes en Europe, et surtout en France. L’un dans l’autre, l’optimisme semble désormais primer au sein de la Commission, et plus globalement dans le camp des gouvernements pro-accord, tels que Berlin et Madrid.


Mini-blocs


La Chine a annoncé vendredi 5 septembre l’imposition de droits anti-dumping sur les exportations de porc européen. À l’issue d’une enquête ouverte en juin 2024 , le gouvernement chinois a décidé de mettre en œuvre des droits provisoires, compris entre 15,6% et 62,4%, sur les importations porcines en provenance de l’UE. Bien que l’investigation vise en premier lieu des entreprises espagnoles, néerlandaises et danoises, toutes accusées de pratiquer des prix anormalement bas, les exportations françaises de la filière se voient également appliquer un taux de 20%. Cette décision apparaît comme un acte de rétorsion aux mesures anti-subvention imposées par l’UE sur les véhicules électriques chinois depuis octobre 2024, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Bruxelles et Pékin (BLOCS#71). Le secteur agricole européen encaisse un nouveau coup dur alors, que les récents accords commerciaux conclus avec le Mercosur ainsi que le compromis avec les États-Unis prévoient une plus grande ouverture du bloc aux importations. Traditionnellement, la Chine est un marché stratégique pour les exploitations porcines du Vieux Continent, permettant d’écouler des parties non consommées en Europe telles que les têtes ou les pieds, comme le relève Le Monde. La décision définitive du ministère chinois est attendue pour mi-décembre, tandis que d’autres marchandises européennes, tels que les produits laitiers ou les spiritueux, font l’objet d’enquêtes anti-dumping, comme le souligne Reuters.

Les géants européens de l’acier implorent la Commission européenne de prendre des mesures d’urgence pour protéger le secteur des conséquences des surcapacités chinoises et des restrictions d’accès au marché américain. « Nous avons besoin de protection ou l’industrie sidérurgique ne survivra pas » a ainsi déclaré Ilse Henne, cadre dirigeant du mastodonte allemand Thyssenkrupp dans une interview au Financial Times le 7 septembre. Cet appel fait suite à celui d’Eurofer, l’association européenne de l’acier, fin juillet. Selon Olof Gill, le porte-parole de la Commission chargé des questions commerciales, l’exécutif de l’UE « a l’intention d’adopter, d'ici à la fin de ce trimestre, un règlement limitant la quantité d’acier pouvant être importée dans l’UE ». Une consultation publique avait en effet été lancée en juillet. Le vice-président de l’institution Stéphane Séjourné s’était alors engagé à présenter dès septembre une série de mesures visant à « réduire jusqu'à plus de 50% l'acier venu de l'étranger dans l'UE ». Il s’agirait de prolonger et de renforcer les « mesures de sauvegardes » en place depuis 2018 par la Commission, permettant à l’UE de ponctionner les importations d’acier entrant en Europe au-delà de certains quotas.

L’administration Trump a sollicité le 3 septembre une réponse rapide de la Cour Suprême sur la question de la légalité de ses tarifs douaniers menacés de suspension. En mai dernier, la Cour de commerce internationale (U.S. Court of International Trade) avait invalidé les mesures de Donald Trump, estimant qu’il ne pouvait se prévaloir, comme il l’a fait, de l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) de 1977 pour imposer certains de ces droits de douanes (BLOCS#64). Cette décision avait été confirmée le 29 août par une cour fédérale d’appel, qui a suspendu les effets de sa décision jusqu’au 14 octobre, dans l’attente d’une position de la plus haute Cour américaine. Le secrétaire du Trésor des États-Unis Scott Bessent avait alors estimé que cette décision avait décrédibilisé le président américain en le « dépouillant d’un important pouvoir de négociation » dans ses relations avec les autres pays. La Cour suprême (dont le tiers des membres a été nommé par Donald Trump) a donc jusqu'au 14 octobre pour statuer sur sa volonté de se saisir du cas, à la suite de quoi un jugement définitif pourrait prendre plusieurs mois.

Le marché de l’emploi est sur une mauvaise pente aux États-Unis, selon les dernières données du Bureau of Labor Statistics (BLS). Publiés vendredi 5 septembre, ces chiffres mettent en lumière un ralentissement marqué des créations d’emplois (+ 22 000 sur le mois d’août) ainsi qu’une hausse du taux de chômage américain pour le second mois consécutif, désormais à 4,3%. Selon plusieurs analyses, relayées par le Financial Times ainsi que le Center for American Progress (CAP), les « blue-collars » – travailleurs de l’industrie manufacturière, de la construction ou encore de la logistique, et électorat cible de Trump – sont les premiers touchés par cette dégradation. Ces pans d’activité sont particulièrement exposés à l’incertitude et à la hausse des coûts générés par la politique commerciale du président américain. « Depuis l'annonce des droits de douane […] en avril 2025, 42 000 postes ont été supprimés dans le secteur manufacturier » relève le think tank américain progressiste CAP. Donald Trump, pour sa part, préfère mettre en cause la fiabilité des données du BLS et fustiger des taux d’intérêt de la Fed (la banque centrale américaine) jugés trop élevés.

L’ouverture commerciale a détérioré l’empreinte carbone de l’Hexagone, d’après les travaux de deux chercheurs du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) parus en juillet. Selon P. Cotterlaz et C. Gouel, les progrès technologiques n’ont permis qu’une compensation partielle de la hausse des émissions importées. Alors que les émissions territoriales françaises (celles liées à la production nationale) ont diminué de 18%, l’empreinte carbone n’a baissé que de 5% entre 2000 et 2014. Cette différence s’explique essentiellement par la progression sensible des importations, y compris depuis des pays plus polluants tels que la Chine. Ainsi, « l’amélioration de l’empreinte carbone [française] se joue pour beaucoup en dehors des frontières nationales ». Selon les auteurs, ce constat plaide en faveur d’un soutien accru aux stratégies internationales visant à décarboner la production des partenaires commerciaux des pays avancés.

« Qu’est ce que le système commercial multilatéral ? ». C’est la question à laquelle répond l’OMC dans le premier numéro, paru le 6 septembre sur les réseaux sociaux, d’une nouvelle série de courtes vidéos pédagogiques, intitulées « AsktheWTO ». BLOCS recommande aux non-experts d’entre ses lecteurs ce visionnage de moins de 4 minutes.


Cette édition a été préparée par Mathieu Solal, Alexandre Gilles-Chomel, Justine Duval et Clément Solal. Merci à Sophie Hus, notre fidèle correctrice.

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Par Mathieu Solal

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