Focus sur l'industrie des voitures en Europe, mais aussi... □ La drôle de rencontre Orban-Breton □ Les déboires d'ASML □ La levée de bouclier contre Shein et Temu □ Les nuages au-dessus de la relation commerciale US-Mexique
BLOCS#36 □ Bonjour, nous sommes le mercredi 23 octobre et voici le trente-sixième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous également sur LinkedIn.
SONNEZ LES MATINES DE L’UE □ BLOCS vous invite à découvrir La Matinale européenne, une newsletter quotidienne qui offre une couverture complète, claire, et très informée des actualités de l’Union européenne. Le deuxième article de notre édition du jour est extrait de cette lettre préparée par trois journalistes - un Français, un Italien et un Espagnol - tous trois correspondants à Bruxelles expérimentés.
Trois jours après la conclusion d’une édition 2024 du Mondial de l’auto au succès en trompe l’oeil, BLOCS analyse cette semaine les racines politiques des difficultés de l’industrie automobile européenne. Sans oublier toutefois les lueurs d’espoir qui éclaircissent le tableau.
La gamme de voitures électriques ID de Volkswagen présentée par Herbert Diess, ancien président du directoire du groupe allemand, en 2018. © Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/Matti Blume
BAUME AU COEUR □ L’édition 2024 du Mondial de l’auto, qui s’est conclue dimanche à Paris, a remporté un franc succès. Déserté il y a deux ans par les Allemands, les Japonais et les Américains, le salon a réussi cette année à attirer tous les grands noms de l’industrie.
Résultat : plus de 500 000 visiteurs se sont pressés sous les halles du parc des expositions de la Porte de Versailles.
De quoi redonner un peu de baume au cœur à un secteur par ailleurs en souffrance sur le continent européen. Dernier symptôme en date : la grève qui a paralysé vendredi les 6 sites de production de Stellantis en Italie.
Les difficultés du groupe qui exploite et commercialise 15 marques, dont Peugeot, Citroën ou Fiat, sont aussi visibles de ce côté-ci des Alpes, où beaucoup de salariés sont déjà en situation de chômage partiel.
L’avenir de l’emblématique site de production de Poissy, le dernier de Stellantis situé en Ile de France, est plus incertain que jamais, selon les informations des Echos. Outre-Rhin, Volkswagen en vient aussi à envisager des fermetures de sites. En cause : un ralentissement généralisé des commandes, qui touche également les sous-traitants.
« Deux indicateurs illustrent la crise actuelle, explique Olivier Hanoulle, consultant automobile au cabinet Roland Berger, cité par Le Figaro. D’une part, les volumes de production en Europe : en 2024, ils devraient atteindre 17,2 millions de véhicules légers. Le niveau le plus bas avait été atteint en 2020 à 16,6 millions de véhicules. […] Le deuxième indicateur est la rentabilité. En 2024, les marges vont terriblement diminuer. »
AVANCE CHINOISE □ De quoi susciter les plaintes des constructeurs, qui pointent du doigt la concurrence chinoise. Grâce, pour l’essentiel, à son avance acquise sur les différents stades de la filière de production de véhicules électriques (terres rares, batteries et assemblage), l’Empire du Milieu est devenu en 2023 le premier exportateur mondial d’automobile.
Les constructeurs purement chinois dominent aussi désormais leur florissant marché intérieur, autrefois trusté par des joint-ventures incluant des entreprises étrangères, et notamment européennes.
La stratégie chinoise, qui repose sur des subventions massives accordées depuis des années, est toutefois mise à mal par les sanctions commerciales prises ces derniers mois par les principaux blocs commerciaux, dont celui de l’UE (BLOCS#34).
De quoi mettre un coup de frein à l’avancée de la superpuissance asiatique en Europe ? Entre 2020 et 2024, la part de véhicules électriques produits en Chine au sein du total des ventes en Europe est passée de 12% à près de 25%, selon les chiffres de Transport et Environnement.
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