Focus sur Trump et le Vieux Continent... □ La levée de boucliers face à l'accord UE-Mercosur □ La méga-foire commerciale de Shangai □ Huit Etats membres de l'UE réclament plus de droits de douane sur les produits russes
BLOCS#38 □ Bonjour, nous sommes le mercredi 13 novembre et voici le trente-huitième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous sur LinkedIn.
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Le Vieux Continent n’en est pas seulement réduit à prier pour que le sulfureux milliardaire ne donne pas suite à ses dangereux projets douaniers une fois de retour dans le Bureau ovale. En attendant l’investiture de Donald Trump, voici ce que l’Europe peut faire pour se préparer au choc protectionniste annoncé.
De gauche à droite, Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron et Olaf Scholz à Budapest, le 8 octobre 2024. © European Union
REDOUTABLE COCKTAIL □ Dix semaines. C’est le délai qui sépare la planète de la date fatidique du 20 janvier 2025, celle de l'investiture officielle de Donald Trump à la Maison Blanche. C’est également la courte période dont disposent les Européens pour se préparer au choc protectionniste sans précédent que la deuxième présidence du républicain est susceptible de provoquer.
En campagne, l’homme qui s’est auto-surnommé le « Tariff Man », a en effet promis de faire ingurgiter au monde un redoutable cocktail de droits de douane, composé notamment d’une surtaxe de 10 voire 20% sur la quasi-totalité des biens importés et une barrière spécifique de 60% réservée aux marchandises en provenance de Chine. Les différentes estimations des coûts paraissent colossales, que ce soit en matière de croissance, d’emploi, d’inflation… Les Etats-Unis et la Chine en seraient les principales victimes, mais l’UE a aussi de quoi s’inquiéter (BLOCS#37).
Cependant, le magnat républicain passera-t-il réellement des paroles aux actes ? En fin de semaine à Budapest, au cours d’un sommet européen où l’imprévisible Trump était sur toutes les lèvres, les différents responsables de l’Union n’ont pas voulu céder à la panique. Éludant en public les multiples questions sur les intentions commerciales de M.Trump, les chefs de la Commission et du Conseil européens ont chacun martelé qu’il faudra avant toute chose « nouer le contact » avec le président élu.
« Il est difficile de se préparer quand même aux Etats-Unis, on ne sait pas à quoi s’attendre », expliquait à BLOCS Aurore Lalucq, la présidente de la commission des Affaires économiques au Parlement européen, à la veille du scrutin.
De retour d’un voyage à Washington, où elle avait fait le tour des grands décideurs économiques américains, l’eurodéputée Place Publique expliquait : « Là-bas on nous présente deux scénarios. Celui d’un Trump virulent dans ses expressions, mais plus classique et mesuré dans ses politiques, sur lequel misent plutôt les marchés financiers. Ou bien un Trump II plus violent et imprévisible que jamais, menant son pays et avec lui le monde vers l’abîme ».
« RÉPLIQUER DUREMENT » □ Côté commerce, deux éléments laissent penser que M.Trump tentera bien d’ériger les digues douanières annoncées, comme le pronostiquent certains experts : premièrement, le fait que ces mesures aient figuré tout en haut de la liste de ses promesses de campagne ; deuxièmement, l’absence de personnalité républicaine modérée à même de freiner ses ardeurs protectionniste au sein de la future administration qui se dessine.
Signe que derrière la sérénité de façade, ces menaces sont prises très au sérieux de ce côté-ci de l’Atlantique : la Commission européenne se prépare depuis des semaines à dégainer une contre-offensive via des mesures douanières équivalentes.
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