Focus sur les élections américaines... □ Les positions climatiques de Donald Trump et de Kamala Harris □ Angoisses au siège de l'OMC □ Les nouveaux droits de douane européens sur les véhicules électriques chinois
BLOCS#37 □ Bonjour, nous sommes le mercredi 30 octobre et voici le trente-septième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Vous pouvez nous suivre sur LinkedIn et nous soutenir sur la plateforme de financement participatif Tipeee.
PAROLE DE BOSS □ BLOCS vous recommande chaudement de vous abonner aux Nouveaux Narrateurs, une newsletter qui donne la parole aux entrepreneurs petits et grands sur des thématiques profondes comme le progrès, la maternité ou encore la fierté. Retrouvez ici le dernier numéro de cette lettre bimensuelle conçue par l’Agence FeuilleBlanche, marqué par un édito consacré à l’échec écrit par Jade Maréchal, athlète de l'équipe de France d'escrime. L’échec : le concept est aussi au coeur de Planté, le nouveau podcast de FeuilleBlanche.
PAUSE ET SURPRISE □ BLOCS fait une courte pause et ne paraîtra pas mercredi prochain (06/11). Un bel entretien en lien avec l’élection américaine est toutefois prévu pour publication ce lundi. Nous reprendrons le rythme normal à compter du mercredi 13 novembre.
Au cours de sa campagne, Donald Trump a dessiné un redoutable arsenal de droits de douane dirigé à l’encontre de la Chine, mais aussi de l'Europe et du reste du monde. Les différentes estimations des coûts provoqués par de telles mesures sont mirobolantes. Donald Trump, ou Kamala Harris ? Voici à quoi peut s’attendre la planète commerce, à moins d’une semaine de l’élection américaine.
Le candidat républicain Donald Trump lors d’un meeting en Arizona, le 23 août 2024 © Wikimedia Commons
TOURNANT COMMERCIAL □ En cas de victoire de Donald Trump, la date du 5 novembre 2024 pourrait marquer un tournant dans l’histoire du commerce mondial. Un second mandat de celui qui s'est lui-même surnommé le « Tariff Man » pourrait en effet entraîner bien plus de dégâts que lors de sa première présidence (2017-2021) sur le plan des échanges internationaux.
Au fond, la doctrine très minimaliste du candidat républicain reste inchangée : il voit le commerce comme un jeu à somme nulle où, pour réduire le déficit commercial américain en matière de biens (1.100 milliards de dollars en 2023) et rapatrier des emplois industriels, il est nécessaire de taxer les importations. À commencer par celles en provenance de Chine, dont l'excédent avec les États-Unis s’élevait à 280 milliards de dollars en 2023, mais aussi de l’UE (208 milliards).
Si la théorie reste la même, la mise en pratique s'annonce cette fois beaucoup plus radicale. En 2018-2019, Trump avait imposé des droits de douane sur une vaste gamme de biens, tels que les panneaux solaires, les machines à laver, l’acier et l’aluminium et sur un large éventail de produits chinois, touchant ainsi 380 milliards de dollars d’importations. Aujourd’hui, les différents projets proposés au cours de sa campagne viseraient au total plus de 3.000 milliards de dollars de marchandises.
Il promet ainsi de mettre en place des droits de douanes d’au moins 60% sur tous les produits chinois entrant aux Etats-Unis ; d’autres à hauteur de 100%, voire 200%, sur les voitures importées du Mexique ; et, clou du spectacle, un tarif universel supplémentaire de 10 à 20 % sur la plupart des biens importés - en plus des droits de douane déjà existants.
MENACES FLOUES □ Une série d’interrogations plane néanmoins sur ces promesses, dont la mise en œuvre violerait par exemple les termes d’ accords de libre-échange signés par les Etats-Unis, comme l’USMCA, liant le pays au Mexique et au Canada.
Dans une récente modélisation, le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) fait l’hypothèse que ces deux pays d’Amérique du Nord seront finalement épargnés, comme cela avait d’ailleurs été le cas en 2018-2019. Cependant, le candidat républicain a le Mexique dans le collimateur, les fortes tensions avec la Chine ayant favorisé la production dans ce pays frontalier, dont l'excédent commercial a explosé avec les Etats-Unis (BLOCS#16).
Plus généralement, un certain flou règne. Par exemple, on ne sait pas si ces tarifs s’appliqueront uniquement aux produits finaux, ou aux biens intermédiaires. Dans la seconde hypothèse, l’incidence sur les chaînes de valeurs mondiales et, en bout de course, sur les prix à la consommation serait bien plus profonde. Plus encore, il est difficile de prévoir combien de temps Donald Trump persisterait sur cette voie face aux inévitables mesures de rétorsions des partenaires mondiaux (auxquelles l’UE se prépare déjà) et devant les dommages pour l’économie américaine.
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