Les dessous de la prudence européenne face à Trump

L'Europe face au spectre des tarifs, mais aussi ... □ L'UE promet de défendre le très stratégique Groenland □ Les effets de la pression trumpienne sur le Canal de Panama □ L'Europe accusée de cautionner le pillage de minerais en RDC □ Le plan de Bruxelles face au e-commerce chinois

BLOCS
8 min ⋅ 05/02/2025

BLOCS#48 Bonjour, nous sommes le mercredi 5 février et voici le quarante-huitième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous sur LinkedIn.

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Super-bloc

Ambiguïté stratégique et finesse diplomatique, ou bien couardise et désunion ? L’attitude discrète adoptée par les responsables européens à l’égard de Washington interroge. Cette semaine, BLOCS vous propose des éléments de réponse grâce à l’analyse exclusive de Pascal Lamy, coordinateur des think tank Jacques Delors. L’ancien Directeur général de l’OMC et commissaire européen au Commerce nous a en effet reçus lundi après-midi dans les locaux de Brunswick avec quelques-uns de nos lecteurs les plus fidèles, à l’occasion d’un évènement organisé pour le premier anniversaire de votre newsletter du commerce international.

Pascal Lamy répond aux lecteurs de BLOCS le lundi 3 février dans les locaux du groupe de Conseil Brunswick à Paris

RETOUR À LA RAISON □  La drôle de guerre commerciale de Donald Trump (BLOCS#47) a continué de plus belle depuis mercredi dernier, non sans friser le ridicule. 

Après avoir annoncé ce week-end des surtaxes douanières de 25% sur les produits en provenance du Mexique et du Canada, le président américain a rétropédalé en vitesse.

En cause, de sérieuses secousses sur les marchés financiers américains dès leur ouverture, lundi matin. Wall Street, qui n’avait visiblement pas pris au sérieux les menaces commerciales trumpiennes, a immédiatement ramené à la raison le héros du clan « MAGA ».

Un peu après 10h30 (16h30 heure de Paris), la Maison Blanche a ainsi annoncé un accord avec Mexico comprenant une suspension des sanctions pour au moins un mois, contre le déploiement de 10 000 membres de la garde nationale mexicaine à la frontière, afin de lutter contre le trafic de drogue. 

Quelques heures plus tard, Ottawa réussissait aussi à obtenir une suspension des surtaxes pour un mois. En échange, le Premier ministre Justin Trudeau a promis la mise en place d’un plan frontalier de 1,3 milliard de dollars (1,26 milliard d’euros), comprenant le « renforcement de la frontière avec de nouveaux hélicoptères, de nouvelles technologies », la nomination d’un haut responsable chargé de lutter contre le fentanyl et l’ajout des cartels mexicains à la liste des entités terroristes.

RACINES PROFONDES □ Les sanctions, qui devaient entrer en vigueur mardi, auront donc été tuées dans l’oeuf par leur concepteur, contre des concessions qu’on peut qualifier d’assez faibles. Des épisodes qui viennent s’ajouter au conflit colombien de la semaine dernière (BLOCS#47) et discréditent un peu plus les menaces du président américain.

Sans doute de quoi conforter l’attitude prudente adoptée par les responsables européens depuis l’élection du champion républicain. 

Réunis lundi à Bruxelles pour un conseil européen informel, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont ainsi maintenu leur ligne, alors même que les cessez-le-feu commerciaux avec le Canada et le Mexique n’avaient pas encore été annoncés.

L'UE continue d’espérer que le président américain constitue un allié et qu’il souhaitera agir de manière rationnelle, analysent nos amis de la Matinale européenne, une newsletter couvrant quotidiennement l’actualité institutionnelle

« Les dirigeants ont souligné la valeur du partenariat de l'UE avec les États-Unis, qui a des racines profondes et est destiné à durer dans le temps », a ainsi expliqué à la Matinale une source au fait des discussions bruxelloises, ajoutant : « Il y a un fort consensus sur le fait que les taxes entre les États-Unis et l'UE seraient néfastes pour les deux parties »

Les Européens veulent donner l'impression d'être unis, calmes et ouverts au dialogue avec l'administration Trump, mais prêts à répondre fermement si nécessaire. Selon la même source, les dirigeants ont ainsi convenu que « lorsque des problèmes émergent, des solutions doivent être trouvées ».

Une phrase qui sonne presque comme une caricature de l’attitude réservée de l’UE, comme initialement sur le dossier groenlandais (voir notre section Blocs-notes). Une ligne interprétée comme une ambiguïté stratégique pour les uns, et comme une marque de faiblesse et de division par les autres.

L’UKRAINE AU CENTRE □ « J’analyse l’attitude européenne comme de la prudence et pas de la tétanisation », explique pour sa part Pascal Lamy, coordinateur des think tanks Jacques Delors, au cours d’une rencontre organisée lundi après-midi avec quelques-uns de nos lecteurs les plus fidèles, à l’occasion du premier anniversaire de BLOCS.

Les Européens disposent « d’un arsenal de rétorsion contre les États-Unis largement plus important que celui du Canada » (BLOCS#38), rappelle Pascal Lamy, pour qui « l’équilibre entre la négociation et la rétorsion dépendra de ce que font concrètement les Américains ».

La Chine, pour sa part, a annoncé mardi sa riposte à l’application par Washington de droits supplémentaires de 10 % sur les produits chinois importés aux Etats-Unis, avec des taxes sur les hydrocarbures (à l’impact probablement limité) et une enquête contre Google.

Notant néanmoins que Pékin évite elle aussi les déclarations fracassantes à l’encontre de la Maison blanche, l’ancien directeur général de l’OMC et commissaire européen au Commerce estime que « le principal enjeu transatlantique, aujourd’hui, pour les Européens, ce ne sont pas les droits de douane, mais bien l’Ukraine ».

Lundi, le président américain a laissé entendre qu’il serait prêt à maintenir le soutien à l’Ukraine à condition qu’elle offre une « garantie » sur ses terres rares. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui a répondu mardi que son pays était prêt à recevoir des « investissements d’entreprises américaines » dans ces métaux très utilisés dans l’électronique.

Affaire à suivre et sans doute à prendre avec des pincettes, au vu de l’imprévisibilité qui caractérise plus que jamais Donald Trump.

Les négociations entre les États-Unis et l’UE autour de la question ukrainienne devraient en tout cas jouer un grand rôle dans l’évolution des rapports transatlantiques. 

CHINOISERIES AMÉRICAINES  □ « Les Européens veulent prendre le temps d’essayer d’expliquer à M. Trump que lâcher les Ukrainiens reviendrait à faire un gros cadeau à la Chine », pense Pascal Lamy. 

Une idée cohérente avec l’escalade de « la rivalité sino-américaine qui a imbibé l’intégralité du spectre politique américain, lequel considère que la montée en puissance de la Chine est une menace pour le leadership mondial américain et qu’il faut donc, en quelque sorte, ‘démondialiser’ la Chine, explique encore M. Lamy. C’est la tendance des 15 dernières années de la géopolitique américaine ». 

Reste néanmoins à connaître le rapport que la nouvelle administration américaine compte entretenir avec Pékin. « Il y a dans le camp de M. Trump des gens comme Elon Musk, pour qui le marché chinois représente une opportunité juteuse, et qui estiment qu’on peut se mettre d’accord entre puissances pour se partager le gâteau. C’est une option qu’on ne peut pas écarter, pour le moment, même si la probabilité n’est pas très forte », estime M. Lamy.

« Le résultat serait énorme pour le monde et, en particulier, pour nous Européens, car cela se fera forcément sur notre dos d’une manière ou d’une autre », analyse encore l’ancien responsable européen, encore très influent dans la bulle bruxelloise.

ICEBERG □ Pour M. Lamy, les sanctions commerciales et leurs effets à court terme ne sont en outre que la partie émergée de l’iceberg Trump. L’avenir de la démocratie américaine, les tensions transatlantiques autour du secteur des technologies de pointe, ou encore la propension du président américain à « infléchir durablement la trajectoire de décarbonation des Etats-Unis » apparaissent comme des enjeux encore plus importants et graves à ses yeux. 

Les sanctions commerciales, quant à elles, doivent surtout être vues dans leur impact à long terme. « Les perturbations économiques qui suivraient une augmentation massive des coûts d’importation américaine en termes d’inflation, de conséquences sur les taux d’intérêts, et de percolation sur l’économie mondiale, me paraissent beaucoup plus graves que l’effet à court-terme sur les producteurs », analyse M. Lamy.


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Blocs-notes


TENSIONS POLAIRES □ « Préserver l’intégrité territoriale du Danemark, sa souveraineté et l’inviolabilité de ses frontières est essentiel pour tous les États membres », a assuré ce lundi le président du Conseil européen, António Costa, au terme d’un sommet informel entre les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE.

Après avoir dans un premier temps fait l’autruche face aux menaces de Donald Trump d’annexer le Groenland, ce territoire semi-autonome rattaché au Danemark, les dirigeants de l’Union ont décidé de hausser le ton.

« Nous sommes prêts à défendre notre État membre, le Danemark », avait ainsi lancé quelques jours plus tôt le commissaire européen à la Défense, le Lituanien Andrius Kubilius, quand Paris n’a pas exclu l’envoi de troupes françaises.

Le Groenland, la deuxième plus grande île du monde derrière l’Australie, bénéficie d'un statut spécial en Europe : non membre de l’UE, contrairement au Danemark, elle reçoit néanmoins des fonds européens, et ses 56 000 habitants sont considérés comme des citoyens de l’Union.

En outre, ce territoire hautement stratégique sur les plans commercial et militaire est couvert par la clause de défense mutuelle de l'UE. En matière de commerce, le Groenland a toujours été un point de passage clé pour les routes aériennes et maritimes transatlantiques, dont celle du Nord reliant notamment l'Asie à l'Europe en passant par l'Arctique.

Avec la fonte des glaces, les routes maritimes arctiques deviennent de surcroît de plus en plus navigables. De plus, l’île, très faiblement peuplée (à 90% par des Inuits), possède des ressources énergétiques et minières considérables (terres rares, uranium, cuivre, pétrole, gaz, etc.)

Néanmoins, en juillet 2021, le gouvernement groenlandais avait annoncé une interdiction de l'exploration pétrolière et gazière, afin, notamment, d’éviter que ces ressources ne tombent entre les mains d’entreprises chinoises. La menace trumpienne mènera-t-elle les Européens a davantage d’activisme dans la région ?

« L’UE a une carte à jouer en renforçant significativement ses investissements dans l’île, dans un sens qui satisfasse aux besoins et aux aspirations de développement de la population groenlandaise. Elle en a les moyens, à condition que la particularité de ce territoire et l’aspiration de son peuple à l’autodétermination soient entendues », relève l’ancien sénateur André Gattolin, expert de la région, dans une note publiée ce 3 février par la Fondation Robert Schuman.

Disposant d’un statut d’autonomie renforcée depuis 2009, les Groenlandais sont en effet majoritairement favorables à l’indépendance. Celle-ci n’est toutefois pas sans obstacles, à commencer par la fragilité de l’économie de l’île, cruellement dépendante des biens importés d’Europe.

DOSSIER PANAMÉEN □ Pour son premier déplacement, le premier secrétaire d'État des États-Unis, Marco Rubio s'est rendu dimanche 2 février au Panama. Ce pays d'Amérique centrale est au cœur d’une tourmente diplomatique depuis que Donald Trump, fraîchement réinvesti, a affirmé vouloir « reprendre » le contrôle de du Canal du Panama pour contrer l'influence chinoise.

Lors de sa rencontre avec le président panaméen José Raul Mulino, Marco Rubio a réitéré la position américaine : « J’ai indiqué clairement que les États-Unis ne peuvent pas, et ne pourront pas, permettre que le Parti communiste chinois poursuive son contrôle effectif et grandissant sur la zone du canal de Panama », a-t-il écrit sur X.

Donald Trump considère les activités chinoises autour de ce point névralgique du commerce maritime comme une violation du traité américano-panaméen de 1977 : ce texte avait entériné le transfert du canal, construit par les États-Unis et inauguré en 1914, aux autorités panaméennes à compter du 31 décembre 1999, tout en prévoyant sa neutralité. Le traité autorise également une intervention américaine en cas d'atteinte à cette neutralité dans ce passage par lequel transite habituellement pas moins de 5% du commerce mondial.

Pour le président américain, cette condition a été rompue. Dans son viseur : deux ports stratégiques situés de part et d'autre du canal et exploités par Hutchison Ports, une filiale du conglomérat hongkongais CK Hutchison Holdings. Ces concessions ont été renouvelées sans appel d'offres en 2021 pour une durée de 25 ans.

« La Chine gère le canal de Panama. Il n'a pas été donné à la Chine, il a été donné au Panama de manière stupide. Mais ils ont violé l'accord et nous allons le reprendre, ou quelque chose de très puissant va se produire », a averti M.Trump dimanche devant la presse.

Les déclarations du milliardaire ont eu un effet immédiat. Dès le lendemain de la visite de Marco Rubio, deux avocats ont déposé une plainte pour annuler la concession de la société hongkongaise, tandis que le gouvernement panaméen a lancé un audit de l’entreprise afin de vérifier le respect des accords de concession signés par le Panama en 1997. 

Dans un geste supplémentaire de prise de distance avec Pékin, José Raul Mulino a aussi annoncé que le Panama ne renouvèlerait pas son mémorandum d’accord sur l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie ». 

Cette coopération avait débuté en 2017 sous l’ancien président Juan Carlos Varela, qui avait reconnu la souveraineté de Pékin sur Taïwan en échange de promesses d’investissements massifs.



Mini-blocs


Le conflit meurtrier en cours en République démocratique du Congo (RDC) va-t-il conduire l’UE à suspendre son accord sur « l’approvisionnement durable en matières premières » signé en février 2024 avec le Rwanda ? Ces derniers jours, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont consolidé leur contrôle de territoires de l’Est de la RDC, dans la région du Kivu très riche en mines d'extraction d'or, de coltan, d'étain, de tantale et d'autres matériaux critiques et terres rares. La RDC et les Nations Unies accusent le Rwanda d’utiliser le M23 pour s’emparer de ces matériaux stratégiques qui se retrouvent ensuite dans les chaînes d'approvisionnement européennes et mondiales. Mardi, le réseau Eurac (réseau Europe-Afrique centrale), qui regroupe une trentaine d'ONG européennes, a ainsi dénoncé l'attitude « complice » et « incohérente » de l'UE vis-à-vis du Rwanda. La Belgique pousse notamment pour que l’UE suspende l'accord sur les minéraux, explique Euronews. Mais jusqu’ici, l’UE est restée droit dans ses bottes. « Le but du protocole d'accord avec le Rwanda est précisément d'accroître la traçabilité et la transparence, et de renforcer la lutte contre le trafic illégal de minerais », expliquait un porte-parole de la Commission de Bruxelles mardi. Ce lundi, le M23 a annoncé unilatéralement un cessez-le-feu humanitaire, mais les observateurs doutent que celui-ci soit réellement respecté dans ce conflit qui dure depuis trois ans.

Ce mercredi 5 février, la Commission européenne devrait présenter une communication expliquant comment elle compte « relever les défis posés par les plateformes de e-commerce ». BLOCS, qui avait déjà analysé le casse-tête chinois auquel l’UE fait face en la matière (BLOCS#43), propose aux plus impatients d’entre ses lecteurs de découvrir le plan européen en avant-première, via ce lien vers une version provisoire.

BLOCS vous recommande chaudement de participer à la conférence-débat organisée par le Cercle Jefferson, dans la soirée du mercredi 12 février à l’Assemblée nationale, au sujet de la nouvelle politique commerciale américaine. Inscrivez-vous via ce lien afin d’y bénéficier des analyses d’Elvire Fabry, experte en géopolitique du commerce à l’Institut Jacques Delors, de Michel Dupuy, professeur de classe exceptionnelle à l'Université de Bordeaux, et de Charlotte Emlinger, IV 2017, économiste au CEPII.

Comment l'industrie automobile européenne peut-elle surmonter le trilemme de la décarbonation, de la compétitivité et de la sécurité économique ? Dans un rapport fleuve publié la semaine dernière, l’Institut Jacques Delors met en lumière les défis du secteur dans sa transition vers les véhicules électriques, et émet une série de recommandations à l’attention des décideurs européens.

Le Neoliner Origin, cargo à voile conçu par la société française Neoline, a été mis à l’eau vendredi dernier dans le port de Tuzla, en Turquie. Construit par le chantier naval RMK Marine, ce navire de 136 mètres est le plus long de son genre. Il quittera la Turquie pour rejoindre Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avant d’entamer cet été sa première rotation vers Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax sur les côtes nord-américaines. Doté de deux mâts et d'une voilure de quelque 3 000 mètres carrés, il est capable de transporter 5 300 tonnes de fret sur de longues distances. « Au total, environ 80 % d’économies d’émissions de gaz à effet de serre seront réalisées », a expliqué Jean Zanuttini, président de Neoline. « Grâce au vent et en réduisant la vitesse de 15 nœuds (30 km/h environ) à 11 nœuds (20 km/h), on divise par cinq la consommation de carburant et donc les émissions par rapport à un navire classique », a précisé le dirigeant de l’entreprise nantaise.


Cette édition a été préparée par Clément Solal, Antonia Przybyslawski, Mathieu Solal et Sophie Hus.

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Par Mathieu Solal, Antonia Przybyslawski et Clément Solal

BLOCS a été conçu à l’automne 2023 par une équipe de trois jeunes journalistes français forts d'une expérience de plusieurs années de correspondance à Bruxelles pour les plus grands titres de la presse écrite - l’Opinion, Le Parisien, Le Figaro ou encore l’Agefi.

Spécialistes de la politique européenne avec plusieurs dizaines d’articles sur le commerce à leur actif, Clément Solal, Antonia Przybyslawski et Mathieu Solal sont aussi les rédacteurs de ce qui constitue leur premier projet éditorial autonome. Ils disposent tous trois d’un appétit pour les informations croustillantes, les faits et la nuance.

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