Aéronautique, cosmétiques, services… ces secteurs qui portent le commerce français

Le commerce extérieur français en 2024... □ Donald Trump relance la guerre commerciale sur l'acier □ Face au 'Tariff Man', le Canada se mobilise □ Les chiffres des PME franciliennes à l'export □ Bruxelles envisage de simplifier la taxe carbone aux frontières

BLOCS
9 min ⋅ 12/02/2025

BLOCS#49 Bonjour, nous sommes le mercredi 12 février et voici le quarante-neuvième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous sur LinkedIn.

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En 2024, la France a enregistré un déficit commercial de 81 milliards d’euros en matière de marchandises, selon les chiffres publiés vendredi dernier par les douanes. Si l’Hexagone n’a pas dégagé d’excédent sur les biens depuis 2002, l’écart entre les importations et les exportations se réduit pour la deuxième année consécutive. Toutefois, les risques de guerre commerciale, exacerbés par les tensions internationales et l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, pourraient compromettre ce début de redressement. Cette semaine, BLOCS vous propose un focus sur les secteurs qui soutiennent la balance commerciale française.

Porte-conteneurs de CMA-CGM stationné au port du Havre, 2021 © Wikimedia Commons

« Dans un contexte international peu porteur, notre balance commerciale s’améliore, s’est félicité, vendredi, le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, lors de la publication des résultats de la balance des biens et services pour l’année 2024. Pour la seconde année consécutive, la balance des biens est en croissance et les exportations en volume progressent, démontrant à nouveau l’excellence et le savoir-faire français reconnus internationalement ».

Une embellie qui reste cependant à nuancer. L’amélioration de la balance commerciale en 2024 s’explique avant tout par une baisse plus marquée des importations que des exportations, et non par un rebond de ces dernières. En effet, les exportations ont reculé de 1,6 %, pénalisées notamment par les difficultés du secteur automobile. Plus largement, le déficit s’est réduit grâce au repli des importations d’énergie, dans le sillage de la baisse des prix des hydrocarbures.

La France n’est toutefois pas sans atouts. Aéronautique, cosmétique, vins et spiritueux… Zoom sur ces secteurs qui tirent le commerce extérieur français, sans oublier la sphère des services, où le pays a enregistré un excédent de 48,9 milliards d’euros l’an dernier.

LE JOYAU AÉRONAUTIQUE MENACÉ □  En 2024, l’excédent commercial de l’aéronautique, point fort traditionnel de l'économie hexagonale, a baissé pour la première depuis trois ans.

Après avoir atteint son plus haut niveau historique en 2019 (+31 milliards), le solde positif avait été divisé par deux en 2020 en raison de la crise sanitaire. Puis il avait progressé graduellement dans un contexte de reprise du trafic aérien… jusqu’à l’année dernière.

Le puissant secteur tricolore n’en reste pas moins le premier contributeur à la balance commerciale nationale en matière de biens, avec un solide +28,5 milliards d’euros (contre +30,5 en 2023). Les exportations ont d’ailleurs augmenté, mais moins que les importations, portées en particulier par les approvisionnements en provenance des Etats-Unis.

La bonne santé de la filière dépendra toutefois des futures décisions douanières de Donald Trump, qui a annoncé de premiers tarifs à l’encontre de l’acier et de l’aluminium (voir « Blocs-notes »).

Des mesures protectionnistes plus larges auraient le potentiel d’affaiblir l’aéronautique tricolore, premier secteur exportateur outre-Atlantique - avec 7,8 milliards d’euros de marchandises envoyées aux États-Unis en 2024, contre 9,4 milliards d’euros d’imports. Une telle offensive serait donc perdant-perdant : les deux grands avionneurs, l’européen Airbus — leader du marché — et l’américain Boeing, se partagent les mêmes sous-traitants, répartis des deux côtés de l’Atlantique.

« Boeing, par exemple, équipe ses 737 Max de moteurs Safran, construits en France. Et les commandes de vols du 787 sont conçues par Thales », note Le Parisien. Sans compter des centaines de PME françaises qui fournissent des pièces pour les avions américains. En 2019, lors de son premier mandat, Donald Trump avait déjà instauré des droits de 15 % sur les pièces aéronautiques dans le cadre du « conflit Boeing-Airbus ».

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Par Mathieu Solal

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