Focus sur les élections britanniques, mais aussi sur la visite de Narendra Modi en Russie, la nouvelle usine de voitures électriques chinoises en Turquie et les craintes de l’industrie sidérurgique au Brésil face à la concurrence chinoise.
BLOCS#31 □ Bonjour, nous sommes le mercredi 10 juillet et voici le trente-et-unième épisode de votre condensé d’actualité utile sur le commerce international. Suivez-nous également sur LinkedIn.
Sauf coup de théâtre, le parti travailliste devrait remporter haut la main les élections législatives anticipées prévues ce jeudi au Royaume-Uni. Son leader, Keir Starmer, a recentré le programme et le discours de sa formation politique, en laissant de côté les querelles post-Brexit. Ce choix de la modération et de l’humilité laisse augurer une politique commerciale britannique plus constructive, notamment à l’égard de l’Union européenne.
L’Assemblée nationale à Paris. Juin 2020. © Bernard Jaubert / Flickr
CHANGEMENT DE TON □ Exit le Brexit ! Huit ans après le référendum qui a décidé le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), le sujet qui empoisonnait depuis les débats politiques outre-Manche, a été laissé de côté au cours de la campagne politique qui s’achève. Comme si les conséquences calamiteuses (BLOCS#5) de ce choix politique avaient été enfin reconnues et acceptées par les Britanniques.
Place maintenant à l’avenir et au changement proposé par Keir Starmer, le leader du parti travailliste, archi-favori des élections législatives de jeudi. Après une campagne prudente, M. Starmer, autrefois chaud partisan de la tenue d’un second référendum pour annuler le Brexit, devrait ainsi succéder au conservateur Rishi Sunak.
De quoi provoquer à tout le moins un réchauffement des relations avec l’UE. « Certains au sein du parti travailliste espèrent profiter de la prochaine révision de l’accord de commerce et de coopération [signé en décembre 2020 avec l’Union] pour apporter des changements significatifs aux relations commerciales, mais ils risquent d’être déçus, pronostique Iain Begg, expert de la politique économique de l’UE et des conséquences du Brexit, à la London School of Economics (LSE).
LIGNES ROUGES □« Trop souvent, dans le débat britannique, la réaction de l’UE n’est pas suffisamment prise en compte. Je ne vois pas beaucoup de volonté de la part des dirigeants de l'UE ou des États membres importants pour de grands changements, poursuit Iain Begg. Cependant, je m’attends à ce que le ton change - un élément très important dans les relations entre l’UE et le Royaume-Uni ».
Un point de vue partagé par Zach Meyers, du Center for European Reform : « Parvenir à une intégration économique bien plus poussée sera en tout cas difficile, compte tenu des lignes rouges du parti travailliste - pas de marché unique, pas d’union douanière et pas de liberté de circulation », estime ce chercheur britannique.
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